Chick-Lit : auteurs K - Z

Sophie KINSELLA – Samantha, bonne à rien faire : 7-/10

L’auteur de la célèbre série des « accros du shopping » nous fait partager dans ce roman la vie de Samantha, avocate talentueuse promise à un brillant avenir.

Samantha est la fille d’une célèbre avocate, son frère mène une carrière flamboyante dans les finances, elle-même a intégré le plus grand cabinet de Londres, Carter Spink. Depuis son plus jeune âge elle travaille pour être la meilleure, ses journées sont de 24 heures, ses semaines de 7 jours, elle est toujours joignable et ignore ce que « temps libre » ou « famille » peut bien vouloir signifier.

Surmenée, stressée, mais heureuse elle voit son rêve se réaliser : devenir la plus jeune associée du cabinet Carter Spink. Le but ultime de sa vie.

Seulement, le jour même de sa promotion, elle s’aperçoit d’une terrible erreur : elle a omis d’enregistrer une créance dans les délais. Et, comble de l’horreur, il sera impossible de rectifier puisque l’entreprise débitrice a déposé le bilan. Le client du cabinet perd cinquante millions de dollars !

Une première erreur fatidique. Dans un état second, Samantha quitte le cabinet, prend le train, suit aveuglément la foule et se retrouve quelque part à la compagne, elle ignore où. Lorsqu’elle s’arrête pour sonner à la porte d’une grande demeure pour demander un verre d’eau, elle y est embauchée comme bonne à tout faire, suite à un malentendu, bien évidemment. Mais les circonstances font que, finalement, elle décide de rester une journée, puis deux …

Elle, qui ignore qu’un aspirateur pouvait avoir besoin de sacs, elle, qui ignore que le terme « blanchir » peut avoir une signification culinaire, elle, qui ne sait même pas cuire un œuf.

Seulement, avec l’aide du séduisant jardinier, elle prend ses marques et découvre une nouvelle vie, dépourvue de stress, comprenant de véritables week-ends, des instants de détente.

Un roman sans prétention qui se lit avec plaisir, aucune fausse note.

Les premiers chapitres sont hilarants, suivre Samantha dans son travail d’avocat est très amusant. Si, au milieu du livre le rythme ralentit et adopte une vitesse de croisière légèrement en dessous de ce qu’on pouvait espérer après la lecture des premières pages, l’auteur parvient tout de même à glisser une once de suspense dans ce livre.

La condescendance involontaire des patrons vis-à-vis de leur personnel est décrite avec tellement de tendresse qu’on en aime les patrons tout autant que la domestique et en leur pardonne leurs maladresses vis-à-vis de Samantha. Il est touchant de les observer, se croyant si généreux avec leur bonne lorsqu’ils lui proposent de passer son baccalauréat. Parce qu’il est évident qu’une bonne à tout faire ne peut avoir aucune éducation …

Ce n’est pas le livre le plus drôle ni le plus original que j’ai pu lire, mais voir la réaction de la petite bourgeoisie lorsqu’elle découvre que la bonne à tout faire est en fait une brillante avocate, c’est impayable.

Dans ce roman on retrouve tous les clichés sur les cadres surmenés, la bourgeoisie ou les femmes de ménage (le cadre se croit supérieur et si futé alors qu’il n’a rien compris, il passe à coté de sa vie, les gens simples sont plus heureux, ils n’ont pas autant de responsabilités, les nouveaux riches dépensent bêtement leur argent, le bonheur est dans le pré, quoi). Ce roman nous donne une étrange impression de « déjà-pensé ».

Peut-être les bons sentiments sont-ils un peu trop appuyés, mais bon, il ne faut pas chercher à psychanalyser un livre comme celui-ci.

Dans l’ensemble c’est franchement un livre léger à lire, vous passerez un bon moment.