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magnifiquement écrit et conservé
Par Anonyme, le 26.06.2019
bonsoir kristin
y aurait-il un problème je n'ai plus de réponse à mes commentaires
Par odot, le 11.10.2016
bonsoir eve-yeshe, c'est vrai que certains de ses romans sont franchement mauvais, et même parfois des romans
Par edenlalu, le 12.01.2016
bonsoir sylvie, oui, certains romans de fitzek sont gores, d'autres très réussis (notamment ses romans plutôt
Par edenlalu, le 12.01.2016
je n'ai jamais lu l'auteur, mais cela ne me donne pas trop envie...
Par Eve-Yeshe, le 12.01.2016
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Date de création : 31.05.2010
Dernière mise à jour :
08.02.2016
426 articles
Nele NEUHAUS – Vivants et morts : 7/10
Titre original : Die Lebenden und die Toten
Ce septième roman de la série du Taunus, mettant en scène le duo Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff, est un peu en dessous de la qualité et de la justesse habituelle de l’auteure, qui nous a habitués à l’excellence. Il n’en demeure pas moins un très bon polar !!!
L’intrigue :
J’ai, comme toujours quand il s’agit de romans de la « reine du polar allemand », peur d’en dire trop en résumant l’intrigue.
Je vais donc me contenter de reproduire le quart de couverture (de la version allemande, la version française ne devant sortir qu’en février 2016), ce que je fais rarement, puis ajouter quelques mots :
Pia Kirchhoff souhaite profiter des fêtes de fin d’année pour partir en lune de Miel lorsqu’elle reçoit un appel : une dame d’un certain âge a été abattue par un tireur en embuscade près d’Eschborn. Peu après, un meurtre similaire se produit : une femme est abattue à travers sa fenêtre de cuisine.
Les deux victimes n’avaient pas d’ennemis. Mais alors, pourquoi devaient-elles mourir, elles ?
Les enquêteurs sont sous pression. Pia Kirchhoff et son supérieur Oliver von Bodenstein recherchent un assassin qui semble tuer au hasard – pour finalement trouver une piste qui les conduit vers une tragédie humaine.
Le motif du tueur sera rapidement découvert, et avec lui le « thème » de ce polar (puisque chaque polar de Nele Neuhaus a un « thème »). Je ne le trahirai pas, je vous laisse le soin de découvrir le lien qui unit les victimes.
Cette fois, le duo Kirchhoff/Bodenstein aura bien du mal à trouver le fil rouge qui les conduira vers le meurtrier, d’autant plus que les pistes sont trop nombreuses. Après les meurtres, un suicide et une mort qui remonté à plus de dix ans, ils ne savent plus où chercher le coupable qui semble d’un sang froid hors du commun.
Alors ??
J’ai un grand reproche à faire à ce roman. Si d’habitude, la construction habile des polars de Nele Neuhaus permet de suivre avec plaisir l’enquête, d’avancer pas à pas pour finalement démasquer l’assassin cette fois les trois premiers quarts du livre tournent en rond.
Les suspects, ou ceux liés à l’affaire, sont interrogés les uns après les autres, puis réinterrogés les uns après les autres, on demande à A, puis à B, puis à C puis à D puis avec les renseignements obtenus on réinterroge A, puis B, puis C puis D. C’est un peu caricatural, mais c’est effectivement ce que l’on ressent.
Cela n’avance pas, alors qu’on a la sensation que cela devrait pourtant aller dans une direction droite.
Ce n’est que le tout dernier quart qui accélère le rythme, au point de nous livrer presque trop d’informations, trop d’action, trop de tout au cours des dernières 150 pages. La dernière partie est captivante et Nele Neuhaus nous surprend par une dureté dans ses images à laquelle nous ne sommes pas habituées mais qui s’intègre bien dans l’histoire et qui nous impressionne d’autant plus.
C’était peut-être simplement trop dense à la fin après avoir été trop léger au début, il y a un déséquilibre qui est un peu regrettable.
Sinon, je ne peux que dire qu’il s’agit ici d’un très bon polar, encore une fois les indices semés ici et là entre les lignes permettent de suivre avec plaisir l’enquête, les suspects sont nombreux, les personnages sont vivants et crédibles.
Le « profiler » imbu de lui-même qui est censé donner un coup de main à l’équipe est peut-être un peu caricatural, mais j’admets qu’il m’a vraiment fait sourire, avec cette attitude arrogante qui n’est guère apprécié par notre équipe de choc.
Pour conclure je ne peux que répéter qu’il s’agit d’un très bon roman policier, à lire avec plaisir, même si Nele Neuhaus nous a habitués à l’excellence que j’espère retrouver dans le prochain volume de la série…
Les romans de la série « Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff » *:
1) Eine unbeliebte Frau (pas encore traduit)
2) Mordsfreunde (pas encore traduit)
3) Flétrissure (titre original : Tiefe Wunden)
4) Blanche-Neige doit mourir (titre original : Schneewittchen muss sterben)
5) Vent de sang (titre original : Wer Wind sät)
6) Méchant loup (titre original : Böser Wolf)
7) Vivants et morts (titre original : Die Lebenden und die Toten)
Pascal MARMET – Tiré à quatre épingles : 6,5/10
Un autre très joli romande l’auteur niçois que j’apprécie pour sa particularité d’écriture. Si ce n’est pas un livre que j’ai dévoré en tant que « polar », cela reste clairement un petit roman très réussi tout simplement grâce au style que, désormais, l’auteur parvient à imprimer à tous ses romans et qui les rendent reconnaissables entre toutes.
La griffe « Marmet », ces petites phrases, jamais trop longues voire interminables comme on peut les trouver chez d’autres écrivains, mais plutôt courtes et aux mots biens choisis, qui montrent son attachement aux tournures et expressions.
La griffe « Marmet » c’est aussi son attachement ses propres personnages, souvent naïfs, qui semblent systématiquement grandir au cours des livres et gagner en complexité au cour des pages.
Quand on lit un extrait d’un « Marmet », on le reconnaît immédiatement.
Mais venons-en d’abord au roman ‘Tiré à quatre épingles » et son intrigue :
Une nouvelle affaire est confiée au commandant François Chanel, celle de résoudre rapidement le meurtre Madame Abane Saint-Germain de Ray, la veuve d’un ancien préfet, lui-même assassiné peu de temps auparavant.
Madame Saint-Germain de Ray, de vingt ans la cadette du défunt préfet, était connue pour sa beauté mais également pour son caractère par moments très dur, une femme belle qui savait jouer de ses atouts et ne s’attirait certainement pas que des amis.
Elle est morte, semblerait-il, au cours d’un cambriolage qui a mal tourné … sauf que le commandant Chanel doute très rapidement de cette théorie qui est contredit par d’autres meurtres qui s’accumulent de façon suspecte.
Au cours de son enquête il devra s’orienter vers des motifs qui pourraient être liées à un trafic d’art africain, puisque la victime en était collectionneuse. Mais l’affaire est bien plus complexe que cela encore …
Le seul qui pourrait peut-être aider à résoudre l’énigme est un jeune homme introuvable, un jeune adulte souffrant clairement d’un syndrome de Peter Pan, qui se promène dans la ville tel un petit lutin habillé tout en vert mais qui reste pourtant bien caché. Un jeune homme naïf et gentil qui a été entraîné bien malgré lui dans le cambriolage de la veuve du préfet et reste la dernière personne à avoir vu la victime de son vivant….
ALORS ???
L’intrigue est sympathique, elle reste assez classique. Il n’y a pas de moments de progression soudaine, suite à la découverte d’un nouvel élément par exemple, ici l’enquête avance de façon fluide et les pistes se confondent les unes avec les autres. Même la découverte d’autres crimes ne changera pas profondément le déroulement des recherches, mais ne fera que les réorienter.
C’est donc tout d’abord un policier assez classique dans sa construction, avec un flic un peu bourru mais au bon cœur, dont l’expérience a affuté les sens et qui sent quand une piste est bonne … ou mauvaise, une victime qui était loin d’être une sainte et un jeune délinquant qui s’est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit.
Rapidement, ce polar prend pourtant le chemin d’un roman qui s’éloigne de l’enquête pour pousser ses personnages vers l’avant de la scène. Chacun des caractères s’avère plus complexe qu’il n’y paraissait au début du livre. Le commandant Chanel en tête de liste, mais également le jeune Peter Pan ou encore Salomé, qui tient un second rôle assez surprenant pour adoucir le livre.
C’est un roman écrit d’une plume assurée, avec ces petites phrases qui font mouche, et le tout est basé sur des recherches clairement menées avec plaisir et amour du détail.
La lecture se fait facile, mais il ne faut pas espérer un grand suspense, car il ne montera pas, il n’y aura pas des « poursuite haletante » ou de « effet surprise » véritable.
Le plaisir de ce livre ne se trouve donc pas dans la résolution du crime, mais plus dans le suivi des personnages et leur évolution commune jusqu’au bout.
Quelques éléments m’ont plu, comme par exemple la perception différente des lieux par les uns ou les autres. Ainsi les mêmes lieux seront d’abord décrits à travers les yeux des cambrioleurs (la petite cour devant l’immeuble de la veuve assassinée puis son appartement par exemple), puis grâce au regard du Commandant Chanel, qui y verra bien d’autres choses et aura un ressenti très différent. J’ai aimé ce petit clin d‘œil qui montre à quel point l’auteur aime se glisser dans la peau de ses divers caractères.
Ce qui m’a fait sourire, c’est que si les recherches et les détails étaient comme à son habitude parfaitement intégrés dans ce roman, quelques petites coquilles se sont glissées dans un livre si bien menés, dont aucune n’a la moindre conséquence. Ainsi l’âge de la victime, la femme du préfet, on ne le connaîtra jamais exactement (elle aurait apprécié ce détail !)– Abane Saint-Germain de Ray restera « la quadragénaire » qui est parfois décrite comme ayant « 58 ans mais en paraissant 10 de moins » (je pense qu’il s’agit d’une faute de frappe dans ce cas précis et qu’on devrait lire 48), puis comme ayant la quarantaine. Jusqu’au bout elle peut avoir entre 40 et 48 ans, même en recoupant les pages on ne peut fixer son âge exact, même pas à travers les extraits des PV de police.
Puis un petit accident dont était victime la veuve – avec des fractures « ouvertes » qui ne laissaient pas passer les os ni le sang. Enfin, ce n’est pas la pupille qui est coloré dans l’œil de l’homme, mais l’iris (et notre Peter Pan a d’abord les yeux verts puis couleur miel). Bref, des petits points incohérents qui ne gênent en rien dans ce livre rondement mené par ailleurs et surtout là où c’est important.
Je ne conseille donc pas ce roman aux fans de polars au sens strict parce qu’il manque le coté « suspense », le côté « recherche haletante du coupable », mais aux amateurs de bons petits livres, qui y trouveront énormément de plaisir, puisque l’enquête les mènera dans des endroits bien différents (notamment l’art africain, décidemment bien à la mode en ce moment).
Eric OLIVA – Du soleil vers l’enfer : 6,5/10
Ne vous fiez pas à la note que j’ai attribuée à ce roman, elle est trompeuse. Car c’est un thriller prenant, écrit par un auteur que je commence à véritablement apprécier car sa plume si distingue clairement de celle des autres écrivains, elle est vivante, réaliste, simple sans être simpliste, très nette.
On lit ses romans comme un film.
Mais parlons d’abord de l’intrigue :
Emma est une jeune mère qui a perdu son mari, ce qui l’a plongé soudainement dans une situation plus que précaire. Elle doit désormais subvenir seule aux besoins de ses enfants et s’en occuper avec amour sans leur faire voir sa tristesse ou sa fatigue.
Lorsqu’on lui propose un travail d’Escort-girl, elle est tout d’abord choquée, mais finalement elle réalise que c’est très bien rémunéré et que rien ne l’oblige de transgresser certaines limites. Elle accepte donc, et sa beauté et classe naturelle lui permettent d’évoluer aisément au cœur de soirées chics.
C’est lors d’une de ces soirées qu’elle croise le chemin du séduisant Ruben. Un homme calme, agréable, intelligent, qui la fait rire.
Mais un mauvais jugement la fera tomber dans les engrenages de l’enfer ! Poussée à bout, comment tiendra-t-elle le coup, comment pourrait-elle sortir des griffes du crime organisé ?
Il ne reste qu’à espérer que les enquêteurs niçois, sur la piste de la drogue, croiseront son chemin à temps ...
MON AVIS :
C'est un roman haletant, qui nous projette au coeur d'une organisation criminelle dans le milieu de la drogue que nous découvrons de l'intérieur.
Dans la première moitié du roman, on suit la descente aux enfers d’Emma, on la voit s’entortiller dans le filet de criminels sans scrupules puis disparaître au fond du marais du milieu de la drogue.
Cette première moitié du livre ne m’a pas totalement convaincue. J’ai trouvé le personnage d’Emma trop … fade, trop faible. Je sais, cela tient à la situation qu’elle vit, dans la réalité c’est certainement ainsi, mais comme nous vivons cette partie du roman de son point de vue, j’ai trouvé qu’elle n’était pas convaincante en maman courage. Je ne parvenais à aucun moment à m’identifier avec l’héroïne. De plus, certains aspects féminin me paraissaient un peu étonnants (je ne donne pas de détails pour éviter tout spoiler involontaire).
Bref, la première partie était sympathique, mais non convaincante. Je suivais l’histoire mignonnette et tristounette d’Emma, quand soudain …
Et oui, cela change tout d’un coup. Au moment où je commençais à m’ennuyer un peu, arrive quelque évènement inattendu et le roman devient vraiment prenant.
C’est alors que Luca Mancini (l’enquêteur de la police judiciaire) prend le relais, le roman tournera plus autour de son personnage très réussi.
Dès que nous nous plongeons dans son enquête, tout devient vivant, se colore, les termes professionnels fusent, tout est crédible, les surveillances, les actions, les décisions, les problèmes de logistique. On sent, encore une fois, que c’est du vécu pour l’auteur, qui fait partie de la Police Nationale. Il nous transmet ici, comme cela a déjà été le cas dans son excellent précédent roman (Le secret de Miss Meredith Brown, voir mon commentaire :http://edenlalu.centerblog.net/366-eric-oliva-le-secret-de-miss-meredith-brown-7-10 ), son savoir, sa passion, son quotidien.
Et il y parvient non seulement avec son évidente connaissance des enquêtes, mais surtout grâce à un style assez unique !
COTE STYLE, j’adore !
Eric Oliva ne semble pas prendre soin de choisir ses mots, ne semble pas passer des heures à choisir ce synonyme plutôt qu’un autre. Son style semble naturellement soigné. Il est net, précis, simple, il emporte le lecteur. C’est un style professionnel. Réaliste. Comme cela a été le cas dans son précédent roman, il nous emporte et nous avons la sensation de suivre l’enquêteur pas à pas, de vivre ce roman comme un film.
C’est un peu un livre que même celui qui n’aime pas lire pourra lire avec plaisir, car l’auteur parvient à nous décrire tout en quelques mots. Ses descriptions ne sont pas succinctes pour autant, elles s’emboitent aisément dans le cadre de l’histoire et la couleur de l’ensemble est celle d’un livre vivant.
A la fin, pas de grande surprise, mais de l’action jusqu’au bout !
Vous comprendrez donc mieux pourquoi, en introduction, je vous ai demandé de ne pas trop tenir compte de la note que j’attribue à ce livre, car elle est due à une première moitié que je n’ai pas trouvée trop convaincante, une héroïne trop fade et plate.
La deuxième partie rattrape très largement ce défaut, et le style d’écriture est si léger qu’on avale le roman en quelques heures.
Eric Oliva est très clairement un auteur à suivre !!
Je ne manquerai certainement pas de lire ses prochaines œuvres !
Denise MINA : La fin de la Saison des guêpes : 5-/10
Ce roman a été annoncé comme l’un des dix meilleurs polars de l’année, il a même reçu le prix du meilleur polar au Festival International de Harrogate 2012. Je me suis donc réjouie en le tenant entre mes doigts, m’attendant à être emportée par une enquête originale ou du moins prenante.
Et bien … non. Cela n’a pas été le cas.
Pour résumer rapidement l’intrigue,
je vais me faciliter un petit peu la vie et pour la toute première fois (du moins je crois) vous retranscrire en grande partie du quart de couverture (mes « compléments » figureront en italique) :
« Quand Lars Anderson, un riche banquier, se pend devant son imposante demeure du Kent, sa mort ne suscite pas vraiment de marques de sympathie…... Il laisse pourtant derrière lui deux enfants psychologiquement détruits et une femme brisée, sans parler de dettes abyssales.
A des centaines de kilomètres de là, dans une banlieue cossue de Glasgow, Sarah Erroll, une jeune femme sans histoires, est retrouvée sauvagement assassinée dans la maison de sa mère. La paisible communauté est choquée par cette agression inexplicable, d’une brutalité ahurissante, dont la victime semble avoir été choisie au hasard. La commissaire Alex Morrow, enceinte de jumeaux, est appelée sur les lieux. …. »
Présenté comme un excellent polar, comme un roman qui ne pourrait que me laisser sans voix, je ne peux dire qu’une chose : la présentation est fort trompeuse !
Ce livre m'a presque fait souffrir! Je m'attendais à un bon roman suspense - mais dès les premières pages j'ai commencé à perdre espoir : j'avais déjà lu ce scénario, ou du moins quelque début similaire.
Il n'en reste pas moins que si le début manque d'originalité, il permet effectivement de démarrer ce roman sur les chapeaux de roue : une femme qui se retrouve seule à la maison est attaquée et sauvagement assassinée par deux jeunes gens masqués. La police, appelée rapidement sur les lieux, découvre un massacre d’une grande violence – et trouve, caché dans la maison, beaucoup d'argent en grosses coupures - non volé.
Pendant ce temps, un riche banquier vivant dans une immense demeure du Kent est retrouvé mort- il se serait suicidé.
Nous suivons donc une enquête qui démarre relativement bien, mais qui s'essouffle très (très très) rapidement. Le fait que le policier chargé de l’affaire (il s'agit de l’inspectrice Alex Morrow, apparue dans le roman « Le silence de minuit » du même auteur) soit une femme enceinte de jumeaux, je ne sais pas, si cela devait apporter un peu de vie c’est raté ! Je n’ai pas du tout accroché.
Le style manque d’entrain, les caractères ont un air de déjà vu, on n’a pas de véritable surprise.
Ce n’est pas un roman que je considère comme franchement mauvais, l’intrigue se tient, mais compte tenu du fait qu’il a reçu le prix du meilleur roman policier au Festival international de Harrogate en 2012 avait fait monter mes attentes, alors la déception était d’autant plus grande. Et je me demande encore pourquoi ce livre a reçu le prix.
Ce qui prouve, encore une fois, qu’il ne faut surtout pas se fier aux prix – qui ne sont décernés que par hasard aux livres qui le méritent !
Concernant le style de l’auteur, certains le décrivent comme « cru », je ne trouve pas qu’il ait une personnalité aussi forte. L’auteur s’efforce simplement d’adapter son récit à la personne qu’elle décrit, et vise simplement parfois à côté. Je n’étais ni choquée ni emportée par la plume de l’auteur qui ne m’a pas marquée plus que ça. L’auteur est parfois direct dans ses propos, mais c’est à peu près tout.
Minette WALTERS – Cuisine Sanglante : 8+/10
Un excellent Minette Walters !
Ah, quel plaisir de lire un vrai polar qui garde sa part d’originalité ! Bon, il est vrai qu’avec Minette Walters, on ne peut pas trop se tromper, mais tout de même !
Venons-en à l’essentiel : l’enquête qui nous est proposée :
L’intrigue est sanglante
Un terrible drame familial s’est déroulé à Dawlington, en 1988. Une jeune femme de vingt-trois ans a sauvagement assassiné sa mère ainsi que sa sœur, puis a tenté de les démembrer afin de cacher son crime, laissant un bain de sang derrière-elle. Quand elle s’est aperçu qu’elle ne pourrait pas faire disparaître les corps avant le retour de son père, elle a prévenu la police.
Condamnée à la perpétuité pour ce meurtre qu’elle a avoué immédiatement, elle purge depuis quelques années sa peine.
Cette affaire intrigue par sa brutalité, d’autant plus que l’auteur des faits, Olive Martin, est l’incarnation même d’une femme repoussante : elle est obèse, aux cheveux filasses et gras, elle n’a aucun charme, aucun humour, elle ne fait aucun effort pour être sympathique.
Le mobile de ses actes est tout aussi repugnant qu’elle : Olive dit avoir tué sa mère et sa sœur parce que l’on n’avait pas fêté son anniversaire alors que pour sa sœur, de deux ans sa cadette, rien n’était trop beau.
Bref, un drame familial médiatique qui fascine par sa cruauté.
Rosalind Leigh, une écrivaine sur le déclin, accepte d’écrire un livre sur cette affaire plus que sordide pour relancer sa carrière et se rend donc à la prison pour s’entretenir avec Olive Martin. Elle a rapidement une étrange sensation, celle d’avoir en face d’elle une femme certes antipathique, mais pourtant innocente.
Ce sentiment ne quitte pas la jeune femme, alors même qu’Olive Martin elle-même ne se déclare jamais comme une innocente victime. Roz s’interroge – est-ce qu’elle fait fausse route ? Est-ce qu’Olive protège quelqu’un ?
Quelque chose ne va pas dans cette affaire, et plus l’écrivaine enquête dans le voisinage, plus elle doute. Pourquoi le père, seul survivant au massacre, n’a-t-il jamais déménagé ? Pourquoi tous prétendent qu’Olive adorait sa sœur alors qu’elle-même affirme le contraire ? Est-ce qu’Olive avait-elle un amant ou est-ce qu’elle a seulement inventé avoir été contrainte à avorter ?
Tant de mystères, et Rosalind ne parvient pas à comprendre, elle retrouve des pièces de puzzle qui ne s’emboitent nulle part, certaines informations décrivent Olive comme une gentille fille qui aimait rendre service, mais ces indices sont immédiatement contredits par les faits avérés et reconnus.
La plus grande question demeure : pourquoi Olive n’a-t-elle jamais nié les faits ni n’a-t-elle tenté de se défendre véritablement ?
Rosalind Leigh s’approche du policier qui menait alors l’enquête, un homme troublant autant que séduisant qui semble avoir jugé trop rapidement la situation lorsqu’il est arrivé sur les lieux du crime.
Un enquête policière passionnante
Ce que ce roman a de particulier, c’est sa simplicité. Nous avons un crime, un criminel apparent, un doute sur sa culpabilité, puis nous suivons l’enquête, pas à pas, le tout menée de main de maître par la plume simple de Minette Walters, qui décrit avec aisance aussi bien les caractères que les situations tout en laissant traîner un voile de mystère en toute circonstance.
Prenons Olive : elle est effectivement repoussante, son caractère est insaisissable, on ne parvient pas à se faire une idée précise, est-elle gentille ou non ? Est-elle finalement coupable ou non ? Et pourquoi ? Un personnage mystérieux, qui oscille entre les extêmes.
Olive reste jusqu’au bout un personnage qui se referme sur lui-même, et Rosalind a du mal à percer sa carapace, si elle y parvient.
Par ailleurs, tout comme l’écrivaine, nous avons du mal à saisir le lien entre tout ce que nous découvrons, nous ne parvenons pas à faire la part des choses : qui dit vrai, qui ment ? Quels sont les faits et qu’est-ce qui est purement imaginaire ? Quelles étaient les relations entre les membres de la famille Martin ? Personne n’était assez proche pour les connaître, et le père est mort. Seule reste la taciturne Olive.
La jeune femme qui se découvre un talent d’enquêtrice est très attachante, contrairement à Olive. Elle est humaine, c’est la seule à voir au-delà des apparences face à une Olive franchement repoussante qui effraie tout le monde, elle est courageuse quand il s’agit de défendre celui qu’elle aime mais elle a des comportements parfois exagérés. C’est une héroïne qu’on aime suivre, qui n’impose pas sa personnalité dans le livre mais qui nous laisse apprécier l’enquête.
De même, la petite histoire secondaire que nous offre l’inspecteur qui était chargé de l’enquête et qui peine à faire marcher son restaurant pimente un peu l’ensemble.
Bref, c’est un vrai polar, avec une enquête qu’on suit avec plaisir, des personnages qui sont limités en nombre ce qui permet de parfaitement les visualiser, de parfaitement saisir les liens existants entre les uns et les autres et de nous réjouir quand, enfin, tout se met en place pour faire apparaître l’image cachée.
Jusqu’au bout on prend plaisir à deviner, à émettre des hypothèses !
Donc, un vrai polar, à conseiller vivement aux fans du genre !
Eric Oliva - Le secret de Miss Meredith Brown : 7+/10
« Le secret de Miss Meredith Brown » est un bon petit polar saupoudré de suspense et d’action qui se déroule essentiellement dans le Sud de la France.
on auteur est fonctionnaire de police, il connaît donc les rouages de l’intérieur et l’ambiance s’en ressent, tout paraît palpable et réaliste.
Mais ne brûlons pas les étapes, commençons par l’intrigue :
L’intrigue :
A Villefranche-sur-Mer, dans une belle demeure, un terrible meurtre est commis : au petit matin, le père d’une riche famille est retrouvé par sa fille adolescente, il a été froidement abattu dans son bureau. Personne n’a rien entendu. Personne n’a rien vu.
Sa femme, Kristin, est effondrée, elle n’a aucune idée de qui aurait pu commettre une telle atrocité. Mais elle n’est pas au bout de ses peines, puisque peu après son beau-frère, venu rendre un dernier hommage à son frère, est abattu tout aussi froidement!
C’est donc, sans aucun doute possible, la famille Brown qui est visée ! La prochaine victime risque d’être le troisième frère …
Le commandant Nathalie Klein et son équipe est chargée de faire la lumière sur cette affaire. Elle s’aperçoit rapidement que ces crimes plongent leurs racines dans le passé et tendent leurs branches jusqu’en Angleterre voire plus loin encore.
L’enquête a ceci de particulier que, avant même le début du premier chapitre le lecteur reçoit des indices qui lui permettent de se faire sa propre idée sur les raisons de ces crimes. Il n’est pas un observateur étranger mais a la sensation d’être au cœur de l’action.
L’auteur prend un risque calculé en nous proposant ainsi les clés de son enquête (des clés qui sont loin d’ouvrir toutes les portes, je vous rassure) et pour ma part, j’ai apprécié d’en savoir, par moments, bien plus que la police.
Pour découvrir le fond de l’histoire, nous suivons l’action de plusieurs points de vue à travers les quelques 277 pages :
Déjà, nous accompagnons les enquêteurs ; ce sont eux, les « héros » de ce roman policier, eux qui imposent leur empreinte et qui marquent véritablement ce livre.
Puis les frères Brown et leur famille nous font découvrir, goutte à goutte, leur point de vue.
Enfin, nous observons le tout à travers les yeux de l’assassin lui-même, Franck, dont nous faisons connaissance dès le premier chapitre.
La question est : la police aura-t-elle le temps de démasquer Franck, qui semble totalement impossible à identifier en tant qu’assassin à défaut de lien (apparent) avec les victimes, ou arrivera-t-il au bout de son périple avant de se faire arrêter ?
Alors, mon avis ?
Tout d’abord, j’ai adoré le style de l’auteur ! Un style direct. Eric Oliva va droit au but, sans pour autant être bêtement descriptif. Sa plume est vivante mais sans détours.
La conséquence est une grande facilité de lecture, une action qui avance vite, un roman qui se lit sans aucun ennui, une intrigue entraînante, même si elle n’offre pas de grandes surprises.
Car non, l’intrigue ne surprendra pas, même si je dois dire que j’ai bien aimé la fin. On se doute, dès le début, des coulisses et des mobiles ; pourtant, le suspense nous entraîne. Si cela semble contradictoire, ça ne l’est pas. Ici, ce qui prédomine est l’enquête, le cheminement de l’assassin et l’ambiance générale du roman.
L’action est présente sans être lourde, les recherches menées par les enquêteurs sont crédibles, les personnages et situations réalistes.
Pour ceux qui connaissant Nice et ses environs il y a un bonus puisque l’action se déroule ici-même (du moins en grande partie) ! On reconnaît aisément les lieux, on se voit dans le Vieux Nice, attablé dans un restaurant bien connu, on s’imagine emprunter le bord de mer pour se rendre à Villefranche afin d’admirer l’horizon inimitable de notre belle Côte d’Azur ! On sent que l’auteur connaît ces lieux, comme il connaît le fonctionnement de la police. C’est un réel plaisir qui s’ajoute, une petite cerise pour ceux qui ont la chance de vivre ou de connaître le Sud.
Le seul hic, c’est une technique et une construction encore un peu hésitantes.
Ainsi les débuts de chapitres sont assez systématiquement un peu troublants puisqu’il n’est pas toujours aisé de savoir qui on suivra, de la victime, de l’assassin ou de la police, et à plusieurs reprises j’ai jeté un coup d’œil à la page suivante pour repérer le nom du personnage qui me livrait son récit.
De plus, lorsque l’on se lance dans la lecture de ce roman, on a tout d’abord un peu de mal à distinguer les caractères, introduits un peu trop rapidement, et tous à égale valeur, avec une description qui ne permet pas, de prime abord, de distinguer les personnages centraux des simples figurants.Ce dernier point se résout toutefois tout seul au bout de quelques chapitres et ne gêne aucunement la lecture ou le suivi de l’enquête, les personnages centraux s’affirment pour prendre de l’ampleur.
Un petit manque de fluidité peut être regretté dans le dernier tiers du roman, mais là encore, il n’entache en rien le plaisir de lecture que l’on a jusqu’à la dernière page!
Donc, si la technique littéraire pure est à améliorer, on sent un réel talent dans la plume d’Eric Oliva et on prend un réel plaisir à lire cette enquête.
Je suis déjà impatiente de lire son prochain roman ! !
P.S. : je pense toutefois que le titre aurait dû être "le secret de Mrs Meredith Brown" ou, à la limite "le secret de Ms Meredith Brown" (et non pas de Miss), mais ceci est juste une petite observation d'une fille parfois un peu trop tatillonne et, disons-le, parfois ch..... (donc, ne le disons pas)
Nele NEUHAUS - Böser Wolf : 9/10
En lisant sur la couverture une de ces phrases idiotes dont les éditeurs sont si friands (« La meilleure Nele Neuhaus de tous les temps »), je m’attendais, du coup, à être franchement déçue.
Et bien, non !
Un excellent, excellent polar. Encore une fois.
L’auteur(e) a pris ses marques, elle ne dérape pas, pas de fausses notes, tout est parfaitement à sa place, tout est bien dosé, l’intrigue, pourtant comlexe, est finement amenée, les personnages ont leurs faiblesses et leurs forces et évoluent au fur et à mesure du livre et des enquêtes.
Mais commençons au commencement, avec l’intrigue de cette sixième enquête du duo Bodenstein/Kirchhoff :
Nous sommes en juin 2010. Le corps d’une jeune fille d’environ 15 ans est trouvé au bord du Main. Malgré les recherches, il s’avère que personne ne semble chercher la jeune fille qui semble avoir subi de sévères sévisses. L’identité de l’adolescente reste un mystère, au grand désespoir de l’équipe du K11.
Alors que Pia Kirchhoff et Oliver von Bodenstein s’efforcent de faire la lumière sur cette affaire, dans laquelle, après deux semaines de vaines recherches, aucun indice ne permet d’imaginer la moindre piste, un appel les interrompt : une terrible agression vient d’avoir lieu sur la personne d’une célèbre animatrice de talk-show ! Hanna Herzmann vient d’être retrouvée, enfermée nue dans le coffre de sa voiture abandonnée dans un pré. Elle a été sauvagement battue et violée et ne peut être interrogée pour l’instant, sa vie étant toujours en danger.
L’équipe du K11 se tourne vers cette nouvelle affaire qui, immédiatement, se corse. Cette agression semble être liée aux recherches que menait Hanna Herzmann – mais elle n’a partagé le sujet avec personne, travaillant dans le plus grand secret !
Pia Kirchhoff et Oliver von Bodenstein travaillent sans discontinuer et lentement ils découvrent des fils qui les conduisent dans des lieux qu’ils n’auraient jamais pu imaginer ! Cette affaire semble aller bien plus loin qu’un simple sujet délicat, les racines semblent s’enfoncer bien plus profondément dans le passé qu’ils ne le pensaient !
Rapidement, l’enquête semble déranger et les enquêteurs se retrouvent face à un réel danger.
Une enquête palpitante !
Un vrai polar ! Sans défaut, je n’ai trouvé aucun angle d’attaque pour critiquer.
Et un vrai roman policier. Ce qui est devenue une denrée très rare ! La mode est à l’action, aux poursuites à travers le monde, à la cybercriminalité, aux manipulations génétiques et que sais-je.
Nele Neuhaus se démarque en restant dans le polar « classique » dont elle respecte les impératifs - tout en l’amenant dans notre monde moderne ! Et elle y parvient de façon magistrale.
Ce livre est tout simplement prenant, et pour moi il constitue la preuve qu’effectivement, à l’heure actuelle, Nele Neuhaus est la reine du VRAI Polar !
Les intrigues sont parfaitement pensées, les mécanismes judiciaires sont solides, les personnages crédibles et parfaitement dépeints.
Elle ne dérape pas vers le thriller, un danger qui menace tous les auteurs de polar, tout en donnant une petite touche d’action à son roman (le show-down était à la limite extrême … mais l’auteur a arrêté pile au bon moment, avant que tout ne dérape et devienne « cheap »).
Dans cette sixième enquête, pourtant, le défi était de taille puisque l’enquête mènera notre duo dans le passé, dans les hautes sphères de la société, dans le cyberespace mais aussi dans les méandres terribles de la criminalité la plus effrayante.
Pour parvenir à rendre une enquête complexe fluide et facile à suivre, nous croisons clairement un peu moins de personnages que d’habitude, ce qui n’était pas pour me déplaire (oui, parfois la multitude des personnages présents dans les romans de NN se situe à l’extrême limite du possible pour le lecteur, c’est d’ailleurs le seul défaut de ses romans, comme dans « Tiefe Wunden » (« Flétrissure » en VF).
Pour en revenir à « Böser Wolf » (que je traduirais par « Le grand méchant loup »/ littéralement : « Méchant loup »), les caractères que nous croisons sont, comme toujours, vivants, et comme je le dis parfois, je pense que je pourrais les reconnaître dans la rue si je les croisais.
L’enquête nous mène dans des endroits terrifiants, nous nous lançons sur un sujet effrayant et observons des crimes atroces. Mais ce petit frisson donne encore plus de force à ce polar ! Et, il faut l’admettre, cela fait partie de cette modernité dont je parlais plus haut et que Nele Neuhaus maîtrise parfaitement.
Par-dessus tout, cette enquête bénéficie de cette petite touche indéniablement germanique ! Oui oui !! (Je pourrais me laisser aller à une plaisanterie idiote du type « la qualité allemande », mais je suis certaine que vous l’avez déjà pensé très fort vous-même, alors je m’abstiens)
En résumé : j’adore, j’adore, j’adore !
Vivement la VF de ce livre ! Grâce à une technique qui semble s’améliorer au fur et à mesure des romans – et un nombre de caractères légèrement réduit – ce roman dépasse même « Blanche Neige doit mourir » (qui vient de sortir en VF).
A lire absolument !!
Pour rappel, les enquêtes du duo Bodenstein/Kirchhoff sont les suivants (les romans disponibles en VF sont ceux en caractères gras) :
1) Eine unbeliebte Frau, voir mon commentaire :http://edenlalu.centerblog.net/129-nele-neuhaus-eine-ungeliebte-frau-7-10
2) Mordsfreunde, voir mon commentaire : (http://edenlalu.centerblog.net/202-nele-neuhaus-mordsfreunde-7-10)
3) Tiefe Wunden, disponible en français sous le titre « Flétrissure» :http://edenlalu.centerblog.net/237-nele-neuhaus-tiefe-wunden-fletrissure-6-510
4) Schneewittchen muss sterben, disponible en VF sous le titre „Blanche-Neige doit mourir“ : voir mon commentaire:http://edenlalu.centerblog.net/123-nele-neuhaus-schneewittchen-muss-sterben-9-10
5) Wer Wind sät, voir mon commentaire :http://edenlalu.centerblog.net/178-nele-neuhaus-wer-wind-sat-810
6.Böser Wolf
Patricia MACDONALD – Une nuit, sur la mer : 7-/10
Voilà un roman simple, par moments même un peu lisse, et pourtant efficace !
Oui, c’est possible !
C’est l’un des points qui m’étonnent toujours chez l’auteur. Son écriture n’est pas très profonde, ni même particulièrement fine, et pourtant elle parvient à amener son intrigue, de créer du suspense et de dépasser certaines des autres « reines du crime » pour nous livrer un polar sympathique qui remplit sans effort son rôle de distraction agréable.
Mais tout d’abord, l’intrigue :
Shelby, la quarantaine à peine dépassée, est une femme forte, qui en dépit des cartes difficiles distribuées par la vie a réussi et est aujourd’hui indépendante et sûre d’elle : malgré une mère alcoolique et un enfant né alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente, elle est parvenue, à force de travail et de volonté, à réussir sa vie.
Le centre de a vie, le centre de ses pensées, son amour et sa force restera toujours sa fille Chloe et son petit-fils Jeremy. Chloe s’efforce d’être parfaite en tout, et pour lui faire un cadeau qui lui permettra de se détendre, Shelby lui offre, ainsi qu’à son époux Rob, une croisière d’une semaine. Pendant ce temps, elle s’occupera de Jeremy.
Or, alors qu’ils ne sont partis que depuis quelques jours, Shelby reçoit la pire des nouvelles : sa fille a disparu en mer. Elle se serait soûlée et aurait basculée par-dessus le balcon de sa cabine. Le temps que l’on fouille le paquebot de croisière, il a été impossible de la retrouver. Shelby se rend sur place, insiste à ce que l’on prolonge les recherches, mais il lui faudra bien se rendre à l’évidence, Chloe est morte, noyée en pleine mer.
Sa vie s’effondre, mais rapidement elle est assaillie de doutes : sa fille ne peut pas avoir bu ! On lui affirme qu’elle était alcoolique, qu’elle assistait même à des réunions des Alcooliques Anonymes, mais Shelby ne parvient pas à s’y résoudre, même en voyant les images de la vidéosurveillance du navire qui montrent une Chloe ivre.
Les doutes de Shelby sont entretenus par une forte croyance en sa fille, puis renforcées par quelques détails étonnants. Mais pourquoi aurait-on voulu faire du mal à Chloe, pour quel motif ? Même en cherchant Shelby ne parvient pas à l’imaginer. Et pourtant, elle reste persuadée que la mort de Chloe n’est pas accidentelle.
Alors ?:
L’intrigue est sympathique, et après un début un peu balbutiant elle nous conduit doucement et avec adresse vers des secrets insoupçonnés.
On sent que l’auteur a l’habitude, heureusement, puisque son écriture, elle, est assez lisse et dépourvue de réelle couleur.
Dès le début on constate cette étonnante situation : les descriptions sont par moments caricaturaux, parfois même maladroites et forcées, et pourtant on adhère et on entre dans l’histoire, c’est presque miraculeux.
Je vais vous donner un tout petit exemple, la description de personnages croisés par Shelby. Non, ce n’est pas mal, mais c’est assez plat et convenu, mais jugez-en par vous-même ; dans cet extrait, Shelby croise une passagère du paquebot :
… Une femme l’arrêta. Sèche comme une brindille, elle avait des cheveux bruns et ternes, des yeux rayonnant de bonté. Elle portait un corsage à ramages, une jupe évasée bleu clair et des tennis immaculés. Un homme en chemisette à carreaux, qui aurait pu être son jumeau, se tenait près d’elle et regardait Shelby avec sollicitude …
Oui, je sais, rien à redire, mais c’est ce type de description qui traverse le roman, que ce soit pour dépeindre une chambre, des voisins … c’est d’une simplicité extrême.
Et pourtant, l’ensemble fonctionne !
Autant un chanteur peut devenir célébrissime sans avoir de véritable voix, juste parce qu’il a du charisme, où juste parce qu’il est doué pour créer des mélodies entraînantes, autant un écrivain qui n’a pas de véritable don d’écriture littéraire peut nous livrer des romans vraiment agréables à lire ! C’est clairement là le talent de Patricia MacDonald, qui parvient à nous dérouler son intrigue de façon crédible.
On entre dans l’histoire, malgré qulques instants un peu flottants en début du roman, et on est pris dans l’engrenage, souhaitant connaître l’identité de celui/celle qui se cache derrière tout, on veut découvrir pourquoi il/elle en voulait à Chloe, qui était pourtant une jeune femme qui n’avait fait de mal à personne et se débattait seule dans son mal-être.
Le côté « action » de la fin est un peu tiré par les cheveux, mais ce n’est qu’une petite séquence et on l’oublie aussitôt.
Une nuit, sur la mer est un polar agréable à lire que je conseille à ceux qui aiment les polars qui ne sont pas trop profondes ni trop complexes.
C’est, je dirais, un « Mary-Higgins-Clark amélioré » - car Patricia MacDonald n’a pas besoin de recourir à des coïncidences ridicules pour rendre son histoire crédible ou la faire fonctionner. Elle y parvient sans artifices et avec fluidité.
Un polar simple et efficace, sans véritable profondeur mais sans aucun doute réussi.
Nele NEUHAUS – Tiefe Wunden (Flétrissure) : 6,5/10
Voici donc la troisième enquête du binôme Bodenstein/Kirchhoff, qui est en même temps le premier roman de l’auteur traduit en français sous le titre « Flétrissure ».
Comme vous le savez, je suis une grande fan, que dis-je, une très grande fan de Nele Neuhaus !
Or, si ce roman est un bon polar, je dois dire que je l’ai trouvé un peu moins convaincant que les précédents – et les suivants, puisque j’ai déjà lu « Schneewittchen muss sterben » et « Wer Wind sät », les quatrième et cinquième enquête du désormais célèbre duo des policiers du Taunus.
Mais commençons par l’intrigue :
Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff sont appelés sur le lieu d’un assassinat qui semble particulièrement terrible, puisque la victime est le célèbre David Goldberg, un homme de 92 ans, survivant de l’holocauste.
Mais lors de l’autopsie, une découverte fait l’effet d’une bombe : sur le bras de David Goldberg, le médecin légiste découvre un tatouage des SS ! Mais alors, qui était David Goldberg vraiment ?
Et que signifie l’étrange chiffre retrouvé sur le lieu du crime, tracé dans le sang du défunt ?
Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff ont a peine démarré leur enquête que déjà on leur demande de clore le dossier, ordre venu d’en haut.
Dépités, ils interrompent leurs investigations quand un deuxième meurtre est commis : un deuxième homme âgé est retrouvé, tué avec la même arme, le mode opératoire est identique et là encore on retrouve sur les lieux des signes évidents qui démontrent que la victime faisait partie des SS … et le même chiffre est inscrit dans son sang … L’enquête peut reprendre !
Pia Kirchhoff et Oliver von Bodenstein s’immergent alors dans la bonne société à laquelle appartenaient les deux victimes et ils s’aperçoivent rapidement que les riches familles cachent de lourds secrets qui risquent d’ébranler leur empire et qu’il s’agira pourtant de découvrir avant qu’il n’y ait un autre mort.
Mais si ces meurtres sont liés au passé des victimes, pourquoi ont-ils lieu maintenant, soixante ans après ?
Une enquête qui est, encore une fois, très dense. Trop, peut-être?
Nele Neuhaus est une perfectionniste, elle ne laisse rien au hasard, et là encore on ne la prendre pas en défaut. Chaque détail a son importance, chaque caractère est élaboré, chaque histoire est réfléchie.
Son style est marqué, elle a une écriture légère et prenante, les chapitres s’envolent sous la lecture.
Comme à son habitude, les personnages sont très nombreux, mais elle gère, aucun problème.
Bref, l’intrigue est parfaitement construite, le duo Kirchhoff/Bodenstein fonctionne à merveille, le secret qu’il s’agit de résoudre est mystérieux et inquiétant.
Seulement, cette-fois j’avais l’impression que c’était un peu trop, trop dense, trop de personnages, trop complexe, trop de tout.
C’est au point que par moments l’auteur était contrainte de recourir à des moyens d’investigations tirés par les cheveux, ce à quoi elle ne nous a pas habitués. Ainsi, comme la clé du mystère se trouve dans un passé lointain et presque oublié, il faudra faire des recherches difficiles à réaliser. Par chance (!), Pia Kirchhoff tombe, après des années, sur une vieille copine qui, encore une fois par un hasard extraordinaire, travaille justement dans un institut lié à la mémoire juive et de l’holocauste, et cette copine-là, par simple curiosité et parce qu’elle ne semble rien avoir à faire d’autre (?) se rend en Pologne pour enquêter pour Pia, à ses propres frais, pendant près de dix jours ….
Et elle appelle systématiquement Pia au bon moment pour lui donner un nouveau résultat de recherche ce qui relance alors l’affaire. Hmm ??
C’est un peu trop « facile », j’ai trouvé cela dommage.
De plus, je n’ai pas apprécié la fin, le côté « action » ne correspondait pas à l’enquête ni au style auquel nous, fans de Nele Neuhaus, sommes habitués.
Il n’en reste pas moins que l’intrigue elle-même est excellente, que le secret bien gardé est logique, que toutes les pièces du puzzle s’imbriquent (presque un peu trop bien, pour certaines).
Donc, un roman à lire, bien qu’il soit vraiment regrettable qu’il s’agisse du premier roman de l’auteur accessible au public français, il risque de ne pas plaire autant que le mérite Nele Neuhaus, mon auteur(e) allemande favorite.
Je ne peux que vous recommander de lire les autres enquêtes du binôme Kirchhoff/Bodenstein, quelle que soit votre impression après la lecture de ce roman.
Pour rappel, les enquêtes actuellement disponibles sont :
1. Eine unbeliebte Frau, voir mon commentaire : http://edenlalu.centerblog.net/129-nele-neuhaus-eine-ungeliebte-frau-7-10
2. Mordsfreunde, voir mon commentaire : (http://edenlalu.centerblog.net/202-nele-neuhaus-mordsfreunde-7-10
3. Tiefe Wunden, disponible en français sous le titre « Flétrissure»
4. Schneewittchen muss sterben, voir mon commentaire:http://edenlalu.centerblog.net/123-nele-neuhaus-schneewittchen-muss-sterben-9-10
5. Wer Wind sät, voir mon commentaire :http://edenlalu.centerblog.net/178-nele-neuhaus-wer-wind-sat-810
Je vais tenter de vous tenir au courant dès qu’un autre roman est traduit en Français.
Nele NEUHAUS – Mordsfreunde : 7-/10
(encore inédit en France)
Et oui, encore un livre de l’habituée des listes de Bestsellersen Allemagne !
Avec ce deuxième roman mettant en scène duo d’enquêteurs, le commissaire Oliver von Bodenstein et sa collègue Pia Kirchhoff de la police de Hofheim, l’auteur affirme son style et sa manière de conduire une enquête, une façon d’écrire rafraîchissante et vivante. Ses personnages sont crédibles et variés, ses intrigues bien construites et passionnantes à suivre.
Mais venons en à ce livre, encore inédit en France (pour l’instant !) :
Dans l’Opel-Zoo de Schneidhain, une ville située dans le Taunus (région allemande dans le Land de Hessen près de Francfort) on retrouve les parties d’un corps. Le cadavre est rapidement identifié, il s’agit de Hans-Ulrich Pauly, un enseignant au lycée et un fervent défenseur écologique.
Dès le début il est clair que si cet homme avait beaucoup d’admirateurs, surtout parmi ses jeunes élèves, il avait encore plus d’ennemies puisqu’il était connu pour révéler publiquement et avec beaucoup de véhémence des situations délicates afin défendre ses positions parfois extrêmes.
L’une de ses dernières batailles était dirigée contre l’extension d’une autoroute, un contournement qui devait entraîner la destruction d’une petite forêt. Ce projet valait des millions d’euros pour les intéressés et lorsque Pauly a ouvertement mis en cause l’expertise à l’origine du tracé du contournement, cela a pu provoquer des réactions violentes.
Serait-ce le mobile du meurtre ?
Pia Kirchhoff et Oliver von Bodenstein commencent leur enquête parmi les élèves de Pauly, ses proches, mais également dans le cercle des politiques liés au plan de l’autoroute et découvrent bien plus qu’ils ne pensaient.
En marge d’intrigue policière, nous entrons à petits pas dans la vie personnelle des policiers, mais cette incursion dans leur intimité est juste assez présente pour rendre Pia et Oliver attachants sans pour autant lasser. C’est exactement la juste mesure, la touche qu’il faut.
Je m’arrêterai ici pour le résumé, car chaque phrase risque de révéler quelque détail qui peut s’avérer important et je ne souhaite en aucun cas gâcher le plaisir de lecture, ce qui arrive vite, d’autant plus que dans Mordsfreunde les indices sont révélés tôt, bien que leur recoupement nécessite tout un cheminement. Mais cela m’interdit clairement d’en dire plus sur l’intrigue.
Qu’en ai-je pensé ?
J’ai encore une fois adoré, je suis devenue une grande fan de Nele Neuhaus. Son style est réaliste, ses romans élaborés avec soin et logique ; on reconnaît bien l’organisation et la rigueur allemande, mais dans son aspect le plus positif, puisque rien n’est laissé au hasard, le moindre petit détail est prévu.
Néanmoins, j’ai trouvé ce roman légèrement inférieur aux trois autres que j’avais lus auparavant, je pense qu’on peut deviner un peu trop rapidement certains aspects de l’affaire qui ne sont pas présentés avec assez de subtilité et les indices dans ce sens deviennent ainsi plutôt récurrents.
Rassurez-vous, cela ne même pas au meurtrier, bien que je le soupçonnais - comme je soupçonnais bien d’autres.
Et tout le reste est tout aussi palpitant que d’habitude, on suit les multiples hypothèses et découvre les secrets les plus étonnants.
Ce deuxième roman affirme la spécialité de l’auteur : nous plonger dans un crime commis dans une petite ville où tout le monde connaît tout le monde, où chacun a un lien avec chacun, où tous cachent des secrets.
Encore une fois l’auteur parvient à introduire de multiples personnages qu’on parvient pourtant à distinguer (même si j’admets avoir eu un peu de mal au début). En fin de compte, on situe parfaitement tous les acteurs de l’affaire, leurs motivations et leurs inquiétudes, on connaît leurs vies, on soupçonne leurs envies, on voit les nombreux fils qui pourraient tous conduire, ou non, au meurtrier.
Car, comme dans toute ville, les amitiés, les intérêts financiers, les intérêts politiques, les jalousies et les rancunes même anciennes hantent les rues et s’y croisent.
Pas à pas nous suivons l’enquête excellemment bien construite et ce presque en temps réel, nous doutons, imaginons, et puis …
Bref, je continuerai à lire les romans de Nele Neuhaus !
Comme j’avais commencé la lecture de l’auteur par ses derniers romans (Schneewittchen muss sterben ou encore Wer Wind sät), je peux dire que les romans s’améliorent au fur et à mesure, ce qui n’est pas toujours le cas, puisque certains auteurs sortent un excellent livre et puis … plus rien.
Et en français, vous me direz ?
Et bien, c’est pour maintenant !
Le premier roman publié en France sera le troisième tome du duo Bondenstein/Kirchhoff, il sera édité sous le titre « Flétrissure » (le titre original est« Tiefe Wunden » (littéralement : blessures profondes)).
C’est le prochain roman de N. Neuhaus qui est sur ma liste puisque je compte désormais procéder par ordre chronologique. Mais je m’interroge, pourquoi est-ce ce troisième tome de cette série qui sera publié et non pas le premier ou l’un des derniers, compte tenu de l’immense succès rencontré en Allemagne ?
Etrange, mais cela tient sans nul doute à l’image que se font les Français encore aujourd’hui des Allemands ; une histoire sans lien avec la 2nde guerre mondiale et les Nazis n’est peut-être pas assez plausible pour une histoire allemande ?
Dans tous les cas, j’adore les romans de l’auteur, j’adore sa plume, son genre de policier. C’est la reine du policier germanique, c’est sûr !